L’initiative BW response que vous avez pu remarquer en teasing sur nos réseaux sociaux est un programme qui vise à renforcer la sécurité civile en Brabant wallon organisé sur 2 axes. Il part d’un double constat, celui du manque de moyens (notamment humains) pour faire face aux crises d’ampleur et celui de notre impréparation collective (et souvent individuelle) face aux risques émergents. Il s’agit, au quotidien, d’une nouvelle philosophie de travail en matière de planification d’urgence.

Se préparer à l’incertain

Les crises liées aux changements climatiques, aux épidémies comme celles du fait de la mégalomanie autoritaire des autorités de certains États, conduisent à devoir agir à tous niveaux pour sauver un maximum de personnes des drames et catastrophes que l’on n’aura pas pu éviter. Nous ne pouvons plus rester attentistes face à la multiplication des crises : l’extraordinaire se normalise dans les faits mais pas encore dans notre culture. Heureusement, nous ne partons pas de rien. Les services de secours, ceux de police et ceux d’appui sont efficaces au quotidien et se coordonnent de mieux en mieux. De nombreux plans d’urgences existent et sont testés régulièrement et malheureusement parfois appliqués. Pourtant, ce sont les faits qui commandent et ils nous imposent de renforcer vigoureusement l’éducation et la connaissance face aux risques comme de développer une culture de la sécurité bien plus globale. 

Ce programme concerne donc prioritairement la préparation des services et équipes spécialisées dans la gestion et l’intervention face aux situations d’urgence et celle des citoyens.

L’objet de ce programme n’est pas de répondre à toutes les défaillances identifiées lors d’exercices ou de retours d’expériences de situations réelles. Toutefois, on ne peut ignorer ni les recommandations des commissions d’enquêtes mises en œuvre pour les attentats de 2016, le covid-19 ou les inondations de 2021, ni nos propres constats lors de situations réelles et d’exercices.

Au-delà de ces difficultés, la préoccupation de la gestion de crise en mode dégradé reste trop peu partagée. Le manque de solutions « backups » inquiète quand on constate combien des effets dominos sont possibles lors de phénomènes météorologiques d’envergure par exemple.

Se préparer ensemble

Bien entendu, il ne peut être question de répondre à tous les risques avec des moyens sans limites. De même, il ne s’agit pas de mettre en concurrence les moyens des services publics de secours et d’intervention avec ceux de l’associatif ou du privé. Au contraire, il s’agit d’intégrer cette économie de moyens à la recherche d’appuis subsidiaires et complémentaires pour répondre aux déficits constatés comme à de possibles défaillances non encore testées.

Dans ce contexte, le rôle du citoyen (ou du public) ne doit plus être compris comme celui d’un acteur passif, voire d’un élément du problème dont on se méfie, mais bien comme un élément de la solution. C’est en ce sens que plusieurs projets de ce programme sont innovants bien que des expériences du même ordre sont menées dans plusieurs régions. Nous n’avons pas hésité à nous en inspirer et remercions aussi celles et ceux qui partagent cette préoccupation de l’implication citoyenne dans la gestion des situations d’urgence. Chacun des axes de ce programme est d’ailleurs espéré comme parfaitement transposable sur un autre territoire.

Ce programme ne doit donc pas être perçu comme la solution ou la garantie face à l’évolution des risques mais bien comme une modeste tentative de contribution à la réponse face aux risques.

Enfin, ce programme s’inscrit entièrement dans les dispositifs légaux et réglementaires existants. Il n’entend en aucun cas se substituer aux procédures officielles ou proposer des alternatives aux disciplines (les services de secours et d’intervention) en charge de notre sécurité. Au contraire, ce programme vise uniquement à renforcer ce qui fonctionne et à soutenir les femmes et les hommes, les professionnels et les volontaires qui assurent notre sécurité.

Sachant que l’humilité face aux risques indique que nous ne serons jamais assez préparés. L’essentiel à nos yeux étant d’en être conscient et de s’inscrire dans une dynamique d’amélioration de nos processus comme de nos attitudes.

Merci à tous nos partenaires et à toute mon équipe de me soutenir dans cette vision.

Gilles Mahieu

Gouverneur du Brabant wallon